Cf. Ou la Révolution américaine de 1778 ? Cette hypothèse est suggérée dans plusieurs écrits, notamment l’article sur « La bourgeoisie et la contre-révolution »de 1848. Afficher les images La révolution est un phénomène récurrent. Peut-on dire dans ces conditions que Marx a perçu, dans la Révolution française, non seulement la révolution bourgeoise mais aussi une dynamique de révolution permanente, en embryon de révolution « prolétarienne » débordant du cadre strictement bourgeois ? 33 Il faut noter, tout d’abord, que, dans la perspective de Marx, la relation entre conjoncture historique et conjoncture révolutionnaire définit un « espace double » de la révolution : la révolution éclate forcément dans le contexte national, mais ses conditions de possibilité sont liées à une conjoncture historique déterminée qui est celle de la crise internationale. >> L’art de la guerre selon Sun Tzu sur un post-it. Ou la Révolution de 1830 ? Bien entendu, grâce au stalinisme, le dogme de la bourgeoisie démocratique-révolutionnaire (ou nationale) et l’idée d’une répétition – dans des nouvelles conditions – du paradigme de 1789 ont été une composante essentielle de l’idéologie du mouvement communiste dans les pays coloniaux, semi-coloniaux et dépendants, depuis 1926, avec des conséquences néfastes pour les classes dominées. La révolution passe par certaines stratégies. Cette expression apparaît d’ailleurs dans un des livres allemands sur la révolution que Marx avait lu en 1843-1844.[25]. Contrairement à ce qu’avait écrit Marx dans Le Dix-Huit Brumaire, sans « poésie du passé », il n’y a pas de rêve d’avenir…. [26] K. Marx, « Contribution à la Critique de la Philosophie du Droit de Hegel », 1944, cité dans NRF, p. 151-153. b) Les hommes de la Terreur – « Robespierre, Saint-Just et leur parti »– ont été victimes d’une illusion : ils ont confondu l’antique république romaine avec l’Etat représentatif moderne. Jusqu’ici. Livres aux format EPUB uniquement. Le jacobinisme apparaît sous cet éclairage comme une tentative vaine et nécessairement avortée d’affronter la société bourgeoise à partir de l’Etat de façon strictement politique. [29], A un autre niveau, il me semble toutefois que Marx avait tort de nier toute valeur (pour le combat socialiste) à la tradition révolutionnaire de 1789-1794. [14] K. Marx, « La Sainte-Famille », 1845, cité dans NRF p. 170-171. Le prolétariat désigne, dans la doctrine marxiste, la classe sociale des travailleurs qui ne possèdent pour vivre que leur force de travail. Confronté au mystère jacobin, Marx hésite. Mais elles dévoilèrent l'abîme que recouvrait cette écorce, sous laquelle bouillonnait un océan sans fin capable, une fois déchaîné, d'emporter des continents entiers. Bis heute werden seine Theorien kontrovers diskutiert. Cet ensemble est loin d’être homogène : il témoigne de changements, réorientations, hésitations et parfois contradictions dans sa lecture des événements. Cela dit il n’y a pas de doute que l’expression « révolution permanente » est étroitement associée, chez Marx (et Engels), aux souvenirs de la Révolution française. Gerald Bevan, Penguin UK (2008), Author’s Foreword : 1850s and later Variante: We can state with conviction, therefore, that a man's support for absolute government is in direct proportion to the contempt he feels for his country. Hegel, en revanche, avait parfaitement compris qu’ « il n’y a qu’à travers l’État, cette forme supérieure de l’histoire, que la société s’organise selon la raison ». Cette impression est confirmée par des textes quelque peu antérieurs à 1848, où le rôle de la bourgeoisie française apparaît bien moins héroïque. [17] K. Marx et F. Engels, « Adresse de l’autorité centrale à la Ligue des Communistes », mars 1850, cité dans SRF, p. 137 et 138. L’auteur adopte une démarche résolument diachronique. ), et de créer des milices populaires afin de mettre la démocratie sous contrôle. Quels sont les aspects de cet héritage les plus dignes d’intérêts ? La société bourgeoise, dans sa sobre réalité, s’était créée ses véritables interprètes et porte-parole dans la personne des Say, des Cousin, des Royer-Collard, des Benjamin Constant et des Guizot. L’homme y est dépossédé de son travail, de son essence. Il accompli le terrorisme en remplaçant la révolution permanente par la guerre permanente ».[14]. Tu prépares des épreuves de dissertation ? 2- La révolution prolétarienne. Il en résultait une conception souvent autoritaire du parti, de la révolution et du pouvoir révolutionnaire… Rosa Luxemburg et Léon Trotsky vont critiquer – notamment au cours des années 1903-1905 – ce paradigme jacobin, en insistant sur la différence essentielle entre l’esprit, les méthodes, les pratiques et les formes d’organisation marxistes et celles de Robespierre et ses amis. Traitant de la question de l’Etat, qui nous préoccupe ici, Marx fait le bilan de la révolution de 1848-1851, dans son 18 Brumaire de Louis Bonaparte, en développant le raisonnement suivant : "Mais la révolution va jusqu’au fond des choses. [18] Daniel Guérin, « La lutte de classes sous la Première République », Gallimard, 1946, p. 12. Dès 1844, il regrette l’inexistence en Allemagne d’une classe bourgeoise pourvue de, « cette grandeur d’âme qui s’identifie, ne serait-ce qu’un moment, à l’âme du peuple, de ce génie qui inspire à la force matérielle l’enthousiasme pour la puissance politique, de cette hardiesse révolutionnaire qui lance à l’adversaire en guise de défi : je ne suis rien et je devrais être tout ».[6]. [17], Mais ils ’agit à nouveau d’une remarque « en passant », où les Jacobins ne sont même pas explicitement désignés. Ce texte a été publié dans l’ouvrage collectif Permanence(s) de la Révolution, Paris, Éditions la Brèche, 1989. La Révolution française a fait germer les idées d’un « nouvel état du monde », les idées communistes (le « cercle social », Babeuf, Sylvain Maréchal, François Bossel, etc.) Il est significatif que Marx ait commencé cette œuvre critique avant d’adhérer au communisme. Ce qui est possible c’est soit une contre-révolution féodale et absolutiste, soit une révolution sociale-républicaine ». Les trois aspects mis en évidence par ces trois lignes d’interprétation du jacobinisme – l’hypertrophie du politique en lutte contre la société bourgeoise, l’illusion de revenir à la République antique et le rôle d’instrument plébéien au service des intérêts objectifs de la bourgeoisie – sont tout à fait compatibles et permettent de saisir différentes facettes de la réalité historique. Ce sont d’abord surtout des ouvrages allemands – Karl Friederich Ernst Ludwig, Wilhelm Wachsmuth – mais ensuite prédominent les livres français, notamment les mémoires du conventionnel Levasseur, dont les extraits remplissent plusieurs pages du cahier de notes de Marx rédigé à Paris en 1844. Ils possèdent en eux « cette promesse, et cette teneur utopique concrète d’une promesse » qui ne sera réalisée que par la révolution socialiste et par la société sans classe. Leur mémoire – systématiquement refoulée de l’histoire officielle – fait partie de la tradition des opprimés dont parlait Walter Benjamin, la tradition des ancêtres martyrisés dont se nourrit le combat d’aujourd’hui. Marx affirme que la société doit présenter, dans sa structure, des facteurs qui y soient favorables. Zusammen mit Friedrich Engels wurde er zum einflussreichsten Theoretiker des Sozialismus und Kommunismus. 2, p. 341 : « Von den Jakobineren ging die nachricht ein, dass sie in Permanenz erklärt hatten. Se confirme ainsi la remarque profonde de Sartre : le marxisme est l’horizon indépassable de notre époque et les tentatives pour aller « au-delà » de Marx finissent souvent par tomber en deçà de lui. 4. Il est vrai, comme nous l’avons vu plus haut, que Marx utilise en 1843-1844 le terme « révolution permanente » pour désigner la politique de la Terreur. Entretien avec Félix Boggio Ewanjé-Epée, Le numéro 46 de la revue Contretemps est paru. Considérant la Révolution française, qui a permis à la bourgeoisie de prendre le pouvoir, comme la révolution par excellence, il voit en celle-ci le symptôme de la mutation de la domination sociale. Quelles seraient les forces motrices de cette révolution ? Cependant, le sens de l’expression chez Marx (dans La Question Juive) n’est pas du tout identique à celui que lui attribue Guérin : la« révolution permanente » ne désigne pas à ce moment un mouvement social, semi-prolétarien, qui essaie de développer la lutte de classes contre la bourgeoisie – en débordant le pouvoir jacobin -, mais une vaine tentative de la « vie politique » (incarnée par les Jacobins) pour s’émanciper de la société civile/bourgeoise et supprimer celle-ci par la guillotine. ), et de situer le tout dans le cadre de l’histoire mondiale, grâce à sa méthode historique matérialiste. 2. Cependant, on a l’impression qu’elle relève moins d’une critique du jacobinisme (comme chez Daniel Guérin un siècle plus tard) que d’une certaine « idéalisation » de l’homme du Dix-Huit Brumaire, considéré par Marx – en accord avec une tradition de la gauche rhénane (par exemple Heine) – comme le continuateur de la Révolution française. Cette plus-value est donc, au sens marxiste, du travail qui n’a pas été payé à l’ouvrier. Cette idée n’était pas, en elle-même, nouvelle : la nouveauté de Marx a été de fusionner la critique communiste des limites de la Révolution française (depuis Baboeuf et Buonarroti jusqu’à Mosses Hess) avec son analyse de classe par les historiens de l’époque de la Restauration (Mignet, Thiers, Thierry, etc. On avait cru jusqu'alors que la conscience, centre de la vie mentale, était entourée d'une sorte de halo d'inconscience. C’est une affirmation bien discutable – la Commune de 1793 a inspirée celle de 1871 et celle-ci, à son tour, a nourri Octobre 1917 -, mais elle témoigne de l’hostilité de Marx a toute résurgence du jacobinisme dans le mouvement prolétarien. L’autre exemple que donne Guérin dans le même paragraphe est un article de janvier 1849 où Engels indique la « révolution permanente » comme un des traits caractéristiques de la « glorieuse année 1793 ». [7] K. Marx, « La bourgeoisie et la contre-révolution », 1848, dans Marx et Engels, « Sur la Révolution française » (SRF), Messidor, 1985, p. 123. Cette définition part, on le sait, d’une analyse critique des résultats du processus révolutionnaire : de ce point de vue, il s’agit pour Marx, sans l’ombre d’un doute, d’une révolution bourgeoise. -L’expression implique aussi l’idée d’une avancée ininterrompue de la révolution, de la monarchie à la constitutionnelle, de la république girondine à la jacobine, etc. Outre ce recueil préparé pour les Editions Sociales par Claude Mainfroy, il en existe un autre, contenant uniquement les écrits de Marx (avec une longue introduction de F. Furet) rassemblés par Lucien Calviez : « Marx et la Révolution française » (MRF), Flammarion, 1986. Robespierre et Napoléon, même combat ? A peine la classe moyenne ose-t-elle concevoir, de son point de vue, la pensée de son émancipation, que déjà l’évolution des conditions sociales et le progrès de la théorie politique déclare ce point de vue périmé, ou du moins problématique ». Ainsi dans les Manuscrits de 1844, Marx écrit : « Le communisme est la forme nécessaire et le principe dynamique de l'avenir immédiat, mais le communisme n'est pas en tant que tel ni le but du développement humain ni la forme de la société humaine. Elle visait, en démystifiant 1789, à montrer la nécessité d’une nouvelle révolution, la révolution sociale – celle qu’il désigne, en 1844, comme « l’émancipation humaine » (en opposition à l’émancipation uniquement politique) et, en 1846, comme la révolution communiste. Révolution et démocratie chez Marx et Engels La bibliothèque d'ActuaLitté. Recherche uniquement dans le titre. Ces remarques ne visent pas à critiquer Daniel Guérin mais au contraire à mettre en relief la profonde originalité de sa démarche : il n’a pas simplement développé des indications déjà présentes chez Marx et Engels, mais a formulé, en utilisant la méthode marxiste, une interprétation nouvelle, qui met en évidence la dynamique « permanentiste » du mouvement révolutionnaire des bras-nus en 1793-1794. Le point de départ de Marx, c’était donc la lutte des classes des ouvriers contre les bourgeois. La bourgeoisie de 1848 trahit sans aucune hésitation les paysans, qui sont ses alliés les plus naturels, la chair de sa chair, et sans lesquels elle est impuissante face à la noblesse ».[8]. [23] Daniel Guérin, « La lutte de classes sous la Première République », Gallimard, 1946, p. 7. L’avantage évident de cette analyse était d’intégrer les événements de 1793-1794 dans la logique d’ensemble de la Révolution française – l’avènement de la société bourgeoise. Explore our collection of motivational and famous quotes by authors you know and love. 60 citations de Karl Marx - Ses plus belles pensées Citations de Karl Marx Sélection de 60 citations et phrases de Karl Marx - Découvrez un proverbe, une phrase, une parole, une pensée, une formule, un dicton ou une citation de Karl Marx issus de romans, d'extraits courts de … La conspiration de Babeuf, décrite par son ami et compagnon Buonarroti, montre comment ces républicains ont puisé dans le mouvement de l’histoire l’idée qu’en éliminant la question sociale de la monarchie ou de la république, on n’avait pas encore résolu la moindre question sociale dans le sens du prolétariat ». Si la coopération est aliénante dans sa forme capitaliste, dans la mesure où elle génère le surtravail extorqué aux travailleurs, elle ne l’est plus dans sa forme communiste, car ses gestionnaires ne représentent plus le capital et ses fruits reviennent entièrement aux travailleurs. En effet, le philosophe a également imaginé, comme dans certaines utopies socialistes, une révolution économique fondée sur l’association des producteurs. [19] Cf. En effet, selon Michael Löwy, Marx a été littéralement fasciné par la Révolution française, comme beaucoup d’intellectuels allemands de sa génération : elle était à ses yeux tout simplement la révolution par excellence – plus précisément « la révolution la plus gigantesque (« Kolossalste ») qu’ait connue l’histoire »[1]. Mais le jacobinisme reste suspendu dans l’air, dans le ciel de la politique « antique » – ou alors associé de façon un peu rapide à l’ensemble des couches plébéiennes, non bourgeoises. Cf. Alors que le film de Raoul Peck sur le jeune Marx est en ce moment dans les salles, il vaut la peine de s’interroger sur le rapport de Marx à la révolution, et en particulier à la Révolution française. [24] Ibid. « Les communistes, clament Marx et Engels, peuvent résumer leur théorie dans cette proposition unique : abolition de la propriété privée » (Manifeste du Parti communiste). On pourrait en mentionner au moins quatre, parmi les plus importants : 1. Lénine et les bolcheviques qui n’avaient pas, eux, des illusions sur la bourgeoisie libérale russe, mais qui avaient pris surtout avant 1905, le jacobinisme comme modèle politique. « l’affirmation de la conscience de soi comme volonté libre, coextensive avec l’universel, transparente à elle-même, réconciliée avec l’être ». [16] K. Marx, « La bourgeoisie et la contre-révolution », 1848, dans Marx et Engels, « Sur la Révolution française » (SRF), Messidor, 1985, p. 121. J’utilise tantôt l’un, tantôt l’autre, et parfois l’original allemand (notamment pour les textes qui ne figurent dans aucun des recueils). Comme nous l’avons vu, Marx pensait que le prolétariat socialiste devait se débarrasser du passé révolutionnaire du XVIIIe siècle. Leur réalisation effective exige l’abolition de l’ordre bourgeois. [4] K. Marx, « Le Dix-Huit Brumaire », cité dans SRF, p. 148 ; – Id., « La Guerre Civile en France » (premier et second essai de rédaction), cité dans SRF, p. 187-192. [12] K. Marx, « La critique moralisante et la morale critique (contre Karl Heinzen) », SRF p. 90. Mais on peut en dégager aussi quelques lignes de force qui permettent de définir l’essence du phénomène – et qui vont inspirer au cours d’un siècle et demi toute l’historiographie socialiste. 2. [21] Lettre d’Engels à Karl Kautsky, 20 février 1889, cité dans SRF p. 245-246. Dans ses articles écrits pendant la révolution de 1848, il ne cesse de dénoncer la « lâcheté » et la « trahison » de la bourgeoisie allemande, en la comparant au glorieux paradigme français : « La bourgeoisie prussienne n’était pas la bourgeoisie française de 1789, la classe qui, face aux représentants de l’ancienne société, de la royauté et de la noblesse, incarnait à elle seule toute la société moderne. Cela ne signifie nullement que Marx ne perçoit pas, au sein de la Révolution française, des personnages, des groupes et des mouvements précurseurs du socialisme. [11] K. Marx, « L’Idéologie allemande », cité dans NRF p. 184 et 181. [28] K. Marx, « Le Dix-Huit Brumaire de Louis Bonaparte », 1852, cité dans SRF p. 245-247. W. Wachsmuth, « Geschichte Frankreichs im Revolutionalter », Hambourg, 1842, Vol. Engels « Der Magyarische Kampf », Marx-Engels Werke, Dietz Verlag, Berlin 1961, Tome 6, p. 166. Elle ne traverse encore que le purgatoire. Ensuite, il est plus fondamentalement nécessaire que s’exacerbe l’antagonisme entre les forces productives et les rapports de production, grâce auquel la classe révolutionnaire peut prendre conscience de ses intérêts et de ses objectifs. Mais la question des mouvements populaires (« sans-culottes ») anti-bourgeois – et plus avancés que les Jacobins – des années 1793-1794 reste peu abordée par Marx (ou Engels). Pour Marx, la religion est une structure créée par la société de classes, et qui évolue selon ses besoins. [9] K. Marx, « L’Idéologie allemande », cité dans NRF p. 187. Cette lecture hégélienne des événements conduit Furet à la curieuse conclusion que la Révolution française a abouti à un« échec », dont il faudrait chercher la cause dans une « erreur » : vouloir « déduire le politique du social ». Par conséquent, l’action sanglante du peuple n’a fait que lui préparer les voies. Il s’agit du « long travail de l’esprit dans l’histoire »… Grâce à lui (l’esprit avec un E majuscule), nous pouvons enfin comprendre la vraie nature de la Révolution française : plutôt que le triomphe d’une classe sociale, la bourgeoisie, elle est. [25] Cf. qui sont déjà menacées par le prolétariat) ne pourront pas avoir une pratique révolutionnaire conséquente. See more ideas about quotes, revolution quotes, words. Au cours de la Révolution française sont apparus des mouvements sociaux dont les aspirations dépassaient les limites bourgeoises du processus initié en 1789. Pour survivre, les prolétaires doivent louer leur force de travail à ceux qui détiennent les moyens de production, c'est à dire le Capital.. Karl Marx critique le capitalisme, notamment dans son ouvrage majeur intitulé Le Capital. »[9]. Liste des citations de Karl Marx classées par thématique. Cet ensemble est loin d’être homogène : il témoigne de changements, réorientations, hésitations et parfois contradictions dans sa lecture des événements. Dans ses œuvres de jeunesse, le philosophe affirmait que la révolution visait à instaurer la dictature du prolétariat, afin de faire prévaloir les intérêts de cette classe – lesquels équivalent en réalité à ceux de la société tout entière – en abolissant les classes sociales. Chez Marx, en tout cas, elle montre le refus de toute filiation directe entre jacobinisme et socialisme. Marx prend l’exemple d’un ouvrier fileur. Deux tâches p… et féministes (Olympe de Gouges, Théroigne de Méricourt). Quelle que soit son admiration pour la grandeur historique et l’énergie révolutionnaire d’un Robespierre ou d’un Saint-Just, le jacobinisme est explicitement refusé comme modèle ou source d’inspiration de la praxis révolutionnaire socialiste. >> La question juive selon Marx sur un post-it. Dans un autre article de la Nouvelle Gazette Rhénane (juillet 1848), il examine de façon plus détaillée ce contraste : « la bourgeoisie française de 1789 n’abandonnera pas un instant ses alliés, les paysans. Selon Marx, la révolution doit donc permettre aux ouvriers eux-mêmes de prendre en charge la direction du travail. aussi l’article contre Karl Heinzen de 1847 : « En assénant ces violents coups de masse, la Terreur ne devait donc servir en France qu’à faire disparaître du territoire français, comme par enchantement, les ruines féodales. Dans un passage très connu de La Sainte-Famille, il passe rapidement en revue les principaux représentants de cette tendance : « Le mouvement révolutionnaire qui commença en 1789 au cercle social, qui, au milieu de sa carrière, eut pour représentants principaux Leclerc et Roux et finit par succomber provisoirement avec la conspiration de Babeuf, avait fait germer l’idée communiste que l’ami de Babeuf, Buonarroti réintroduisit en France après la révolution de 1830. Il en résulte une vision d’ensemble, vaste et cohérente, du paysage révolutionnaire français, qui fait ressortir la logique profonde des événements au-delà des multiples détails des épisodes héroïques ou crapuleux, des reculs et des avancées. Les partis qui luttèrent à tour de rôle pour le pouvoir considèrent la conquête de cette immense édifice D’État comme la principale proie du vainqueur ». Ne pas toucher au fondement de cette machine parasitaire et aliénée est une des limitations bourgeoises les plus décisives de la Révolution française selon Marx. « toute les révolutions ont perfectionné cette machine au lieu de la briser. Il est vrai qu’il « n’avait rien d’un terroriste exalté » ; néanmoins, « il considérait encore l’Etat comme une fin en soi, et la vie civile uniquement comme son trésorier et comme son subalterne, qui devait renoncer à toute volonté propre. La révolution est soumise à certaines conditions. Discover and share Revolution Quotes Marx. Les principales forces de ce mouvement – les bras-nus, les femmes républicaines, les Enragés, les Egaux et leurs porte-paroles (Jacques Roux, Leclerc, etc.) Dans un prologue inédit, "Le surréalisme à la recherche des pas perdus", il se donne pour objet la révolution surréaliste retrouvée, prise dans un entrelacs entre deux impératifs : selon André Breton, celui de Marx –transformer le monde– et celui de Rimbaud –changer la vie. » (SRF, p. 90). En second lieu, la révolution constitue l’acmé de la lutte des classes. Ne perdez plus votre temps : cliquez ici. L’erreur de Rousseau et de la Révolution française tient dans la tentative d’affirmer « l’antécédence du social sur l’État ». Outre ces carnets (reproduits par Maximilien Rubel dans le volume III des Œuvres dans la Pléïade), les références citées dans ces articles ou ces livres (surtout au cours des années 1844-1848) témoignent de la vaste bibliographie consultée : L’Histoire parlementaire de la Révolution française, de Buchez et Roux, L’Histoire de la Révolution française, de Louis Blanc, celles de Carlyle, Mignet, Thiers, Cabet, des textes de Camille Desmoulin, Robespierre, Saint-Just, Marat, etc. On peut illustrer ce paradoxe par la démarche du représentant le plus talentueux et le plus intelligent de cette école, François Furet, qui ne trouve pas d’autres chemins pour dépasser Marx que… le retour à Hegel. Elle savait que la base de sa domination était la déconstruction de la féodalité à la campagne, la création d’une classe paysanne libre, possédant des terres. La révolution est soumise à certaines conditions. Ainsi, tout conflit entre oppresseurs et opprimés finit toujours par une transformation révolutionnaire de la société, ou par l’annihilation des deux classes opposées. En revanche, on peut repérer la présence d’un élément jacobin chez un marxiste aussi subtile et novateur qu’Antonio Gramsci. Quelles sont donc ces « données concrètes » infiniment plus importantes que les rapports de production et la lutte de classes ? Quelles sont les esprits du passé (Marx) qui méritent d’être évoqués deux cent ans après ? [10] K. Marx, « La critique moralisante et la morale critique (contre Karl Heinzen) », NRF p. 207. Ce n’est qu’en mars 1850, dans la circulaire à la Ligue des Communistes, que Marx et Engels vont fusionner l’expression française avec l’idée allemande, la formule inspirée par la révolution de 1789-1794 avec la perspective d’une transcroissance prolétarienne de la révolution démocratique (allemande) : « Tandis que les petits-bourgeois démocratiques veulent terminer la révolution au plus vite (…) il est de notre intérêt et de notre devoir de rendre la révolution permanente, jusqu’à ce que toute les classes plus ou moins possédantes aient été chassées du pouvoir, que le prolétariat ait conquis le pouvoir public » dans les principaux pays du monde, et concentré dans ses mains « les forces productives décisives ».[27]. Les anarchistes nous ont assez jeté à la tête l’État populaire, bien que déjà le livre de Marx contre Proudhon [14] et puis le Manifeste Communiste disent explicitement qu’avec l’instauration du régime social socialiste l’État se dissout de lui-même et disparaît. Marx aurait même infléchi sa position en admettant l’opportunité, dans les démocraties, d’un passage pacifique à une république socialiste par le renforcement progressif des organisations ouvrières. Si l’on s’acharne tellement sur celle de 1789-1794, c’est précisément parce qu’elle est loin d’être terminée – c’est à dire parce qu’elle continue à manifester ses effets dans le champ politique et dans la vie culturelle, dans l’imaginaire social et dans les luttes idéologiques (en France et ailleurs).